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Dans le contexte des visites effectuées par Unity Foundation à ses partenaires locaux, Luna Congo, une membre de l’équipe de Unity Foundation, s’est rendue en Zambie pour visiter Inshindo Foundation entre le lundi 24 et le vendredi 28 janvier 2022.
Visites d’écoles communautaires, de groupes du programme de Préparation pour l’action sociale (P.A.S.), de parcelles et de centres agricoles ; rencontres avec des participants, tuteurs et coordinateurs, des comités de parents et des chefs traditionnels : un programme riche et intense l’attendait pendant ces quelques jours passés à Kabwe (province Central) et Mwinilunga (province North-Western). Voici son récit qui offre un aperçu de certains des moments marquants de la visite.
Écoles communautaires et comités de parents
Le premier jour a commencé par une visite à l’école communautaire Gems, à Chisamba. Créée en 2013, elle offre à présent un enseignement jusqu’au « grade 11 » (16-17 ans) à environ 140 enfants. Les parents espèrent que l’école pourra offrir le « grade 12 » à partir de l’année prochaine. J’ai pu avoir une conversation avec des enseignants et des membres du comité de parents de l’école. Ils ont parlé du soutien financier que les parents apportent aux enseignants et de leurs consultations pour réfléchir aux besoins de l’école et trouver des solutions aux défis qui se présentent. Par exemple, un poulailler est actuellement en cours de construction pour permettre de rémunérer les enseignants en vendant des œufs, et l’école dispose d’une unité de production agricole pour soutenir l’école et les enseignants. Les membres du comité présents ont également partagé l’impact positif qu’a l’enseignement moral dispensé par l’école, conduisant les enfants et les jeunes à s’engager dans différents actes de service dans la communauté.
Des enseignants et élèves de l’école communautaire Gems ; rencontre avec le comité de parents de l’école.
L’école communautaire Minestone, située à Mwinilunga, est quant à elle relativement récente, puisqu’elle existe depuis 2020. Alors que les élèves étaient en activité avec leurs enseignants, j’ai pu converser avec des membres de l’association parents-enseignants, qui comporte 20 personnes. L’école a actuellement deux classes de niveau préscolaire avec un total de 42 enfants répartis selon leur âge. Elle a été créée par des participants du programme de P.A.S. suite à la mise en pratique de leur étude sur l’éducation des jeunes enfants. Les parents étaient très enthousiastes et ont encouragé ces derniers à poursuivre leurs efforts, car les enfants doivent marcher sur une longue distance pour se rendre à l’école la plus proche. Deux participants au programme de P.A.S. ont donc suivi la formation des enseignants pour renforcer leurs capacités et formaliser la mise en place de l’école. Depuis sa création, 14 enfants sont passés à l’école primaire et les parents ont reçu de très bons retours sur leurs performances de la part de leur nouvelle école. Une des préoccupations actuelles de l’association est d’obtenir une structure pour l’école, qui opère actuellement dans une église, et de créer des latrines pour l’école. Par ailleurs, les parents souhaitent que l’école offre au moins jusqu’au « grade 7 » (12-13 ans), en ajoutant un niveau chaque année.
Visite de l’école communautaire Minestone.
Rencontre des coordinateurs régionaux et nationaux
J’ai également eu la chance de visiter le bureau national de Inshindo, qui comprend les locaux de l’équipe régionale de la province Central, et d’avoir une réunion avec les quatre coordinateurs nationaux et les trois coordinateurs régionaux de cette province. À tour de rôle, chacun des coordinateurs de programmes a présenté les progrès récents de son domaine d’action et les questions qui font l’objet d’un processus d’apprentissage afin d’accroître l’efficacité et l’impact de leurs efforts.
Les membres de l’organisation ont également partagé au sujet de la collaboration de plus en plus étroite qu’ils entretiennent avec les départements de l’éducation et de l’agriculture du gouvernement, les centres de santé, les organisations de la société civile et les chefs traditionnels. Ces différents acteurs ne se contentent plus de simplement donner l’autorisation à l’ONG de mener ses activités ; ils reconnaissent et apprécient réellement le travail mené par Inshindo. L’organisation est, par exemple, invitée à différents espaces au niveau du district pour partager ses expériences dans le domaine de la polyculture. Les autorités apprécient de voir que certaines cultures qu’ils pensaient ne pas pouvoir faire pousser dans la région peuvent en fait être plantées.
Réunion avec les coordinateurs régionaux et nationaux de Inshindo Foundation au bureau national.
Centre pour l’agriculture communautaire et parcelles agricoles
Nous nous sommes ensuite rendus au Ngungu Center for Community Agriculture, qui a été construit sur un terrain cédé à Inshindo par le ministère des sports et du développement communautaire à Kabwe. Inauguré en 2019, il accueille des rencontres de tuteurs, des séminaires et rencontres de fermiers qui ont lieu tous les trois mois, des rencontres communautaires et sessions d’étude de groupes de P.A.S., et il comporte une bibliothèque, une banque de semences, un laboratoire et une parcelle de culture diversifiée à haut rendement (DHR) de démonstration, où l’organisation et les tuteurs peuvent gagner en expérience. Les séminaires pour fermiers qui ont lieu régulièrement permettent d’apprendre au sujet des connaissances et technologies déjà existantes dans la région et de disséminer de nouvelles connaissances apportées par le programme de P.A.S. Comme expliqué par un coordinateur, « c’est par l’interaction entre la science moderne et les connaissances traditionnelles que la technologie appropriée peut émerger », et les séminaires pour les fermiers créent l’espace où cette interaction est possible.
Visite du Ngungu Center for Community Agriculture.
Là comme dans la province de North Western, j’ai pu voir des parcelles agricoles sur lesquelles plusieurs fruits et légumes sont cultivés, permettant une meilleure gestion des insectes ravageurs et des maladies, et j’ai pu assister aux dernières étapes de la préparation d’un compost.
Bananes et ananas cultivées sur des parcelles agricoles et préparation d’un compost.
Témoignages des participants des programmes
Nous avons également rendu visite à plusieurs groupes de P.A.S. à Kabwe et Mwinilunga. Plusieurs participants, tuteurs et coordinateurs ont pris la parole pour partager les bénéfices qu’ils ont tirés de leur participation au programme de P.A.S. et les améliorations qui en ont résulté dans leurs communautés. Voici certains de leurs témoignages :
« Depuis que nous participons au programme et que nous avons étudié au sujet de la nature des interactions qu’il devrait y avoir dans la communauté, nous avons pu développer les qualités de véracité, de générosité. Maintenant, nous sommes des leaders de ces qualités. Nous sommes très reconnaissants envers le programme, car il a développé en nous des qualités que nous n’avions pas. »« Maintenant, interagir avec la communauté n’est plus un défi. C’est devenu facile pour moi d’organiser et de mobiliser les gens. » (Partage d’un tuteur)
« J’ai appris au sujet de la malaria. Je ne savais pas que ça provenait des moustiques. Beaucoup de personnes dans la communauté pensent que la malaria provient du fait de manger des feuilles de citrouille. Maintenant je peux partager cette connaissance à la communauté. »
« Nous avons organisé une réunion de sensibilisation sur la malaria auprès de mères, durant laquelle nous avons présenté le cycle de vie d’un moustique et l’importance de protéger particulièrement les jeunes enfants. »
« Au début, je ne savais rien et j’avais peur de lire quand le tuteur le demandait. Maintenant je lis très bien, et je me suis portée volontaire pour être enseignante et j’ai ouvert une école communautaire. J’ai aussi appris à utiliser un ordinateur. »
« Avant, je ne savais pas comment rassembler des enfants et leur apprendre des choses. Maintenant, j’enseigne à 48 enfants. »
« Grâce à l’étude du texte Addition et soustraction, j’ai pu développer la capacité de gérer les profits et les pertes et donc ouvrir ma propre entreprise. »
« Nous avons mis en place un groupe d’épargne. Grâce à cela, j’ai été en mesure d’envoyer mes enfants à l’école, d’acheter des uniformes, de mettre de l’argent de côté pour construire ma maison, et d’acheter des chèvres et des canards. »
« C’est un très bon programme. Avant, on ne connaissait pas l’importance de l’environnement. On avait l’habitude de couper des arbres, de tuer des animaux et des insectes sans raison. Maintenant, nous ne faisons plus cela. »
« Les pratiques agricoles répandues ici, comme couper des arbres, contribuent à rendre les sols infertiles. Nous avons amélioré la qualité des sols en utilisant du fumier animal, du compost et certaines plantes. »
« Grâce à l’utilisation de semences locales, nous n’avons pas de problèmes d’insectes ravageurs et de maladies dans nos cultures. Nous sommes en train de restaurer certaines cultures que nos aïeux avaient l’habitude de planter. Nous nous assurons d’avoir nos propres semences pour ne pas dépendre des semences certifiées fournies par le gouvernement, qui requièrent l’utilisation de produits chimiques et de pesticides. »
Rencontres avec des participants, tuteurs et coordinateurs du programme de P.A.S.
Visites de chefs traditionnels
La visite s’est conclue par deux visites de courtoisie à des chefs traditionnels, en charge de différentes portions du district de Mwinilunga. Tous deux ont exprimé leur joie de nous recevoir et leur vive appréciation et encouragement pour le travail mené par Inshindo Foundation. En particulier, le senior chief Kanongesha a témoigné de la diminution de la violence sexiste et des cas de SIDA dans sa chefferie grâce aux efforts de Inshindo. Il a insisté sur l’importance de travailler pour l’avancement des femmes, de renforcer l’agriculture dans la région et d’élever les consciences sur le changement climatique et sur les répercussions des actions locales sur toute l’humanité (« Un arbre ici, ce n’est pas un arbre zambien, c’est un arbre mondial ! »). Les membres de Inshindo présents lui ont assuré que ces thématiques sont bien au cœur du travail de l’organisation. Pour nous remercier de notre visite, il nous a généreusement offert une poule et une brouette remplie d’ananas !
Visite du the Senior Chief Kanongesha.
En conclusion, cette visite courte mais intense a été très riche et a permis de renforcer les liens d’amitié et la compréhension mutuelle entre Unity Foundation et Inshindo Foundation. La maturité, l’ancrage et la reconnaissance de l’organisation dans les régions où elle opère et les effets des programmes qu’elle met en œuvre, tant sur les individus qui y prennent part que sur leurs communautés, ont été visibles tout au long de la visite. Nous nous réjouissons de poursuivre notre collaboration avec Inshindo tout au long de l’accord-cadre 2022-2026 qui sera sans aucun doute source de beaucoup d’apprentissages pour nos deux organisations !
