
Célébrons ensemble la journée internationale des droits des femmes !
04/03/2022
Au revoir et merci, Yves !
12/05/2022Quatre journées d’ateliers pour répondre à la question « Qui suis-je et quel est mon rôle dans la société ? »
Dans le cadre de la semaine à projet du lycée Aline Mayrisch, permettant aux élèves de faire des activités intellectuelles, sportives et culturelles différentes du cursus habituel, Unity Foundation a été invitée par deux professeures pour rencontrer les 23 élèves de la 5ème C6. À partir du thème « Qui suis-je et quel est mon rôle dans la société ? », fixé selon un sondage des élèves sur leurs interrogations et demandes, un programme de quatre jours a été préparé en collaboration avec la régente de la classe et la professeure d’anglais.
Se développer soi-même et participer à l’amélioration de la société
Engagée dans l’éducation au développement et considérant que le bien-être de l’individu est intrinsèquement lié à celui de la société et vice versa, Unity Foundation a proposé de répondre à la question du thème en amenant les jeunes à réfléchir sur la façon dont leur identité individuelle et leur place dans la société se construisent et se réalisent. Pour cela, le but des ateliers était qu’ils découvrent leur immense potentiel et leurs talents et qu’ils réfléchissent à comment ils peuvent s’épanouir en mettant leurs intérêts et talents au service de l’amélioration de la société. Parallèlement, afin d’identifier ce qui doit être amélioré et donner une direction à leurs efforts, les jeunes ont été amenés à analyser les forces qui façonnent la société et à découvrir et utiliser tout le long de la semaine les pouvoirs de l’empathie, de l’écoute et de la coresponsabilité.

Luana présente les principes que tous les élèves se sont engagés à suivre durant la semaine.
Un programme dense tout au long de la semaine
Avant de débuter le programme chaque matin, un groupe de jeunes, préparé en avance, introduisait la séance d’ateliers avec une présentation artistique reliée à leurs talents et au thème de la paix et de l’empathie. Ainsi, le premier jour fut dédié aux musiciens qui ont interprété “Imagine” de John Lennon, le deuxième aux acteurs pour animer une pièce de théâtre sur l’empathie et l’inter-générationnel, et le troisième à une danse hip-hop sur la paix.

Les trois groupes d’artistes nous ont rendu très fiers et ont illuminé chacune de nos journées !
La première journée a été consacrée à l’« Agenda 2030 » des Nations unies, qui détermine les 17 Objectifs du développement durable (ODD) à atteindre d’ici à 2030. Un focus sur l’ODD 4.7 : « éducation de qualité au développement durable » leur a permis d’explorer les connaissances, les valeurs et les attitudes qui permettent de contribuer à la promotion du développement et de modes de vie durables, des droits de l’homme et de l’égalité des sexes, d’une culture de paix et de non-violence, de la citoyenneté mondiale et de l’appréciation de la diversité culturelle.

Les jeunes découvrent les 17 Objectifs du développement durable et les connaissances, les valeurs et les attitudes qui permettent de contribuer à l’ODD 4.7.

Les élèves notent ce qu’ils considèrent essentiel à la dignité de tout être humain.
La deuxième journée a été consacrée à l’empathie et à comment cette capacité se trouve au cœur de la résolution de nombreux problèmes sociétaux qu’ils ont eux-mêmes identifiés : le harcèlement, le racisme, les conflits intergénérationnels, etc.

Après avoir visualisé un court-métrage sur l’histoire d’Aliénor, une jeune française ayant réagi à l’isolement des personnes âgées durant la pandémie, en créant la plateforme “une lettre, un sourire”, les élèves ont échangé sur la définition et l’expression de l’empathie dans la vie de tous les jours.
Le troisième jour fut dédié aux thèmes de l’altruisme et de la promotion de la justice au travers du court métrage Mercy’s Blessing et de la rencontre avec sa réalisatrice et enfin, le dernier jour fut consacré à finaliser le projet artistique de la classe, qui consistait à partager les expériences et idées de la semaine à travers deux production artistique visuelle et orale.
Conscients que chaque élève possède des modes d’apprentissage et d’expression variés, nous avons eu à cœur de proposer diverses activités permettant d’explorer les thématiques : jeux, courts-métrages et discussions guidées, théâtre, musique, dessin, écriture et planification de projets. Tandis que les jeux apportent de la joie et font disparaître les barrières de timidité entre les participants, tout en facilitant l’exploration des concepts abordés, les courts-métrages inspirent et sensibilisent en touchant les émotions. Les discussions amènent à croiser les points de vue entre les élèves, à les aider à s’exprimer et à trouver des points de convergence et enfin, les arts élèvent les sentiments et permettent d’intérioriser les idées.
Tous ces ateliers se rapportaient au même objectif, celui de libérer le pouvoir d’agir des individus. Ils ont permis aux jeunes de s’engager dans un chemin de réflexion et de transformation personnelle en répondant à diverses questions telles que : quels sont les talents, potentiels et privilèges que je possède ? Comment peuvent-ils me permettre de contribuer à résoudre les divers problèmes qui m’entourent ? Quels sont les choix que je peux faire dans mes habitudes et mon comportement pour promouvoir le bien-être autour de moi ? Qu’est-ce que je voudrais changer et qu’est-ce qui me retient d’agir ? Comment puis-je transformer mon envie d’agir en action durable ?
Des rencontres inoubliables autour du film Mercy’s Blessing
Le troisième jour fut la journée phare de la semaine. La classe s’est préparée en avance pour accueillir les élèves d’une classe internationale d’intégration de l’Ecole nationale pour adultes (ENAD).

Un accueil chaleureux préparé par une élève de la classe Aline Mayrisch, en faveur des invités de l’ENAD.
Après quelques activités pour apprendre à se connaître, ils ont tous ensemble regardé le court-métrage primé Mercy’s Blessing puis ont accueilli la réalisatrice pour un temps de questions-réponses. La directrice de l’école, qui est venue voir le film et rencontrer la réalisatrice, était aussi émue que les élèves. Elle a rappelé aux jeunes leurs privilèges et le combat d’Aline Mayrisch, dont le lycée porte le nom, pour ouvrir le premier lycée destiné à l’éducation des filles au Luxembourg.

May Taherzadeh entourée de quelques élèves.

La directrice et un élève de l’ENAD prennent la parole pour partager leurs pensées.
Un temps de discussion en petits groupes a ensuite permis aux jeunes de réfléchir sur des questions engageantes et profondes et de se confronter aux histoires et réalités des jeunes de l’ENAD, venant de pays, de situations matérielles et de contextes culturels différents.

Les jeunes et intervenants sont répartis en petits groupes pour discuter de quelques thématiques apportées par le film : le sacrifice, les privilèges et comment promouvoir la justice.
Les groupes avaient la chance d’être entourés non seulement de la réalisatrice mais aussi des membres du conseil d’administration de Unity Foundation, venus spécialement ce jour-là pour participer au programme. Un de ces membres a partagé un échange de son groupe :
« Une jeune fille de la classe internationale de l’ENAD, réfugiée du Venezuela, a partagé dans le groupe qu’elle se réveille à 4h30 tous les jours pour prendre le train et le bus pour venir à l’école. Elle a partagé ce jour-là qu’elle s’est levée plus tôt pour préparer le petit déjeuner pour sa maman afin que cette dernière puisse se reposer un peu plus et pour arriver en avance au lycée Aline Mayrisch. Les jeunes d’Aline Mayrisch étaient sous le choc et admiratifs devant elle. L’un d’eux a demandé : « Comment fais-tu cela ? J’arrive à peine à me réveiller à 7 heures ! » Sa réponse les a laissés sans voix. « C’est un sacrifice que je dois faire pour avoir une éducation, a-t-elle répondu. Mais je ne le vois pas comme un sacrifice parce que c’est fait par amour. »
Projet artistique « Les mots à la place des murs »
Une telle collaboration offre une opportunité unique de mener des projets plus importants avec les participants, notamment artistique et de service. Dans le cadre de cette semaine, le projet « Les mots à la place des murs » a été établi sur le thème de l’empathie. Son titre métaphorise le manque de communication, d’écoute et de compréhension qui peuvent dégrader les relations humaines et créer des distances humaines superficielles. Les mots viennent alors remplacer ces murs… Des mots tout simplement, des mots empathiques qui traduisent l’écoute sincère, la compréhension mutuelle et l’envie de s’entraider. Pour traduire cette métaphore dans l’art, une partie des jeunes a dessiné l’arbre du monde empathique, dont les racines sont, parmi d’autres, l’écoute, la bienveillance, la compréhension, et les fruits la justice sociale, la manifestation de l’amour universel, la paix et le bien-être individuel et collectif. Un autre groupe s’est concentré sur l’écriture de textes en lien avec le thème, qu’ils ont ensuite appris à déclamer et chanter en luxembourgeois, anglais et français.

Création d’un arbre de l’empathie dans le cadre du projet artistique. L’arbre nommé “Un monde empathique” pousse vers le haut et se tient droit grâce à ses solides racines que sont l’écoute, le courage, l’amour et l’absence de jugements. Cet arbre porte de beaux fruits tels que la paix, la justice, le confort mental, physique et moral, l’unité dans la diversité, la beauté, etc. Les feuilles de l’arbre sont préparées pour voyager sur un mur de l’école tout en partageant des messages d’empathie.
Collaborer avec les professeurs et réunir nos apprentissages
Unity Foundation a travaillé en étroite collaboration avec la régente et la professeure d’anglais de la classe 5C6 pour choisir les thèmes de la semaine, élaborer le programme des activités et discuter de l’organisation pratique. Cette coopération étroite a été utile et enrichissante, à la fois pour assurer la cohérence du programme et le déroulé de la semaine mais surtout pour apprendre de nos points de vue et de notre expérience vis-à-vis des méthodes et approches pédagogiques choisies durant la semaine.
Parmi les nombreuses leçons apprises durant cette semaine, nous retenons que chaque activité, notamment les jeux de transition ou de détente, doivent incarner et contribuer à atteindre les objectifs généraux ou spécifiques du projet. Ils sont également clés pour créer une atmosphère propice à des intéractions sincères et ouvertes entre les participants. De même, le fait que les jeunes puissent réfléchir aux valeurs qu’ils souhaitent appliquer ensemble et prendre des décisions par rapport à certaines parties du programme et du projet, les encouragent à s’approprier leur éducation d’avantage et à découvrir leur potentiel. Leur engagement permet aussi aux professeurs de voir les autres “faces“ de leurs élèves et de découvrir des talents et forces parfois dissimulés derrière des comportements jugés négatifs ou perturbateurs.
Les animateurs étaient aussi amenés à réfléchir ensemble à la façon de créer une atmosphère de confiance et d’encouragement, notamment en établissant des relations sincères avec eux, de confiance et d’amitié.
Unity Foundation s’interroge maintenant sur les façons adéquates de continuer à nourrir l’évolution, la transformation et l’élévation des jeunes.Nous réfléchissons également à encourager et accompagner les professeurs pour les aider à intégrer dans leurs cours des projets de service pour les élèves ainsi que des activités et méthodes qui puissent continuer d’approfondir les thèmes abordés tels que l’empathie et la coresponsabilité, tout en répondant aux exigences du cursus scolaire.
Un nouvel élan
Cette expérience d’une semaine d’ateliers avec la classe 5C6 a généré un nouveau souffle d’énergie, d’enthousiasme et d’espoir chez tous les participants ; les élèves en sont ressortis plus unis entre eux, les professeurs ont renforcé leurs liens avec les élèves et ont découvert de nouvelles façons de générer l’enthousiasme pour apprendre, et tous les animateurs et autres intervenants sont curieux, heureux et surtout impatients de la suite !
Les regards intrigués, les sourires amusés, les visages concentrés, les langues déliées : la semaine a mis les jeunes au cœur des enjeux du développement et en première ligne pour être des agents actifs du changement. Le tout dans une ambiance joyeuse, profonde et artistique.

Une représentation des mots utilisés par les participants de la semaine pour résumer leur appréciation.
Vous voulez en savoir plus sur nos ateliers et peut-être collaborer avec nous ? Contactez-nous par email ou par téléphone pour nous rencontrer au 621 656 996 et via info@unityfoundaiton.lu.