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16/12/2021Trois semaines d’échanges et de service à travers le monde
Pendant 3 semaines, entre le 19 novembre et le 3 décembre, Unity Foundation a réalisé, en partenariat avec la European Business University du Luxembourg (EBU), une série d’ateliers concluant l’année 2021.
Afin de sensibiliser les jeunes aux enjeux universels du développement et de l’éducation et de les faire réfléchir à leurs capacités d’agir pour participer à l’amélioration de leur environnement, UF a eu l’occasion de travailler pendant trois semaines avec des étudiants de l’EBU, une université luxembourgeoise proposant des cours en ligne pour des étudiants répartis au Luxembourg et en Afrique, Asie et Amérique Latine.
Après avoir été accueillis par les membres de UF et de EBU en vidéo-conférence, les 80 étudiants ont regardé le film Mercy’s Blessing que UF utilise comme base de nombreux ateliers. Cette histoire d’un frère qui accepte de sacrifier son éducation et sa passion pour que sa sœur puisse aller à l’école, a beaucoup touché les étudiants, ensuite invités à échanger avec la réalisatrice du court-métrage, May Taherzadeh, invitée spécialement pour l’occasion.

Étudiants et facilitateurs ensemble sur Zoom.
Répartis en groupes et inspirés de l’histoire des personnages du court-métrage, les participants ont été invités à explorer ensemble plusieurs notions telles que le sacrifice, les privilèges, la promotion de la justice, le rôle de notre éducation et l’égalité entre les hommes et les femmes. Comment les privilèges que nous possédons peuvent être utilisés pour soutenir et favoriser le progrès d’autres personnes ? Quelles sont les forces dominantes dans la société qui nous poussent à devenir passifs ou indifférents à la souffrance des autres et comment pouvons-nous nous en libérer et promouvoir des attitudes différentes ?
À l’issue de cette première rencontre, les étudiants ont été invités à mettre en place un projet de service dans leur localité. Parfois très simples, les actes de service permettent d’utiliser ses privilèges, ses compétences ou ses talents pour aider un ou plusieurs individus. Plus qu’une simple action, c’est un moyen de se mettre au service des autres et de créer des liens de solidarité forts.
L’idée des projets de service a inspiré les étudiants au-delà de nos espérances. Les participants ont tous fait preuve d’initiative, de dévouement et de créativité pour ce projet, pourtant parfois considéré inhabituel comme le partageait un participant : « L’idée d’un acte de sacrifice n’avait jamais résonné dans mon esprit dans le monde capitaliste où nous sommes. » Et pourtant ! Que ce soit dans leur village ou quartier, seuls, avec leurs enfants ou au travers d’une association, les participants ont trouvé mille et une façons de servir autour d’eux. Certains projets de service étaient personnels et de court termes, d’autres incluaient de nombreuses personnes et durent dans le temps. Certains se sont occupés d’enfants, de personnes âgées, dans le besoin ou malades, d’autres ont utilisé leur connaissances pour enseigner et accompagner des jeunes dans leurs études ou pour trouver un emploi. Certains se sont aussi souciés de l’environnement en plantant des arbres. Autant de projets variés qui montrent le pouvoir des actions individuelles et surtout la joie qui en est ressortie de tous !
Voici quelques exemples des projets de service décrits par les participants :
« J’ai partagé mes compétences en matière de fabrication de Mahamris (une pâtisserie swahilie) avec Maureen. Cela lui a permis d’acquérir des connaissances, de diversifier ses activités et de trouver une idée d’entreprise. Le résultat final était délicieux. »« J’ai mobilisé mes concitoyens sur la nécessité de faire des choses désintéressées pour ceux qui sont dans le besoin. J’ai réussi à créer un groupe WhatsApp qui compte maintenant 56 participants. Nous travaillons pour aider notre société de différentes manières. »
« J’ai rendu à Mère Nature en plantant des arbres dans ma rue de Nairobi. »

Une participante a partagé son savoir-faire en matière de préparation de mahamris pour aider une femme à diversifier son activité.

Un participant a planté 200 graines d’arbres à Nairobi.
Lors de la deuxième session, les participants ont pu échanger sur diverses thématiques notamment, l’importance d’agir pour la justice, de redéfinir le rôle de l’éducation et de travailler à l’abolition des doubles standards pour les filles et les garçons. Les premières discussions ont rappelé l’importance d’être attentif aux souffrances de personnes qui nous entourent, notamment à celles qui restent parfois « silencieuses » (discriminations, harcèlement, violences contre les enfants…). Ces discussions ont permis de mettre en lumière l’importance de déconstruire certaines normes apprises et de réaliser l’impact que nos changements individuels d’attitudes et de mentalités peuvent progressivement avoir à l’échelle de la société.
Entre la deuxième et la troisième session d’atelier, les participants ont été invités à faire un deuxième projet de service, de susciter cette fois-ci des conversations avec leur entourage sur les différents sujets abordés pendant les ateliers. S’ils le souhaitaient, ils pouvaient utiliser des moyens artistiques (textes, dessins, théâtre…) pour transmettre leurs idées. Certains ont échangé avec leur mari, leurs enfants, des voisins, des amis ou des collègues, sur de multiples thèmes reliés à l’atelier, souvent à propos de l’égalité hommes-femmes et sur la notion de privilèges et de responsabilité. Une participante a partagé : « Sur la base de deux discussions que j’ai eues avec ma famille, nous avons réalisé que tout en soutenant la famille élargie, nous avons apporté plus de soutien aux hommes qu’aux femmes et donc nous désirons équilibrer ce soutien. » Une autre participante a partagé un poème qu’elle avait écrit, intitulé « Choice, there’s always a choice » (« Choix, il y a toujours le choix »). Une autre nous a partagé le dessin de sa fille, illustrant une discussion entre elles deux. Elle raconte : « Après avoir expliqué le programme et ce que nous devons comprendre à ma fille, elle m’a rappelé une dame que nous rencontrons toujours sur le chemin de l’école et elle a dit qu’elle allait faire un dessin de notre engagement. Elle a donc fait ce dessin avec la dame et son frère qui lui donne quelque chose à apporter à ses enfants. »

Le dessin de la fille d’une participante.
La troisième semaine, les étudiants ont réfléchi ensemble sur le principe de l’unicité de l’humanité et sur ses implications. À la lumière de différentes citations, les participants ont réfléchi à l’analogie de la société comme un corps humain et à la nécessité de la coopération, de la réciprocité et de l’unité dans la diversité pour qu’une société soit prospère et juste. Un participant a partagé : « Tout comme les cellules du corps, les êtres humains sont censés entretenir des relations symbiotiques. » En réfléchissant aux implications de ce principe, un autre participant a dit : « L’unité dans la diversité est essentielle et cela a été démontré lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé le monde. L’unité ou l’unicité de l’humanité a été mise à l’épreuve et le seul choix possible pour l’humanité a été l’unité. »
Enfin, avant de recevoir un certificat de complétion de l’atelier, les participants ont été invités à remplir une fiche d’évaluation permettant à Unity Foundation d’apprendre sur l’expérience. Voici quelques apprentissages que les participants ont retenus de ces ateliers :
« Se sacrifier pour le bien d’autrui et donner sans attendre quelque chose en retour. »« Gardez toujours à l’esprit que même la plus petite contribution que vous apportez contribue à rendre le monde meilleur. »
« L’éducation doit être accessible à tous et nous avons l’obligation de soutenir ceux qui se trouvent dans des situations difficiles. »
« Les choix sont toujours disponibles, le service est un mode de vie, qui s’appuie sur les liens humains et l’unité, par opposition aux silos qui menacent constamment de nous séparer, par exemple la race, la classe, le statut économique, etc. Agir et prendre la parole, même lorsque je me sens en infériorité numérique ou seul ; cela ne devrait pas m’empêcher d’agir ; de même, ce n’est pas la taille des projets qui compte, mais le fait que l’action commence et progresse. »
« Nous sommes tous un, la diversité est belle, l’unité est une force et l’altruisme et la compassion sont un mode de vie. »

Un nuage de mots représentant les réponses des participants à la question : Quels ont été pour vous les éléments clés des ateliers ?

Un graphique représentant les sujets que les étudiants souhaitent approfondir dans le futur.
Ainsi, ces trois ateliers ont permis de créer un espace de discussion très enrichissant qui a conduit à une prolifération d’actes de service dans plusieurs régions et pays. La noblesse inhérente et le pouvoir de l’être humain pour se transformer et contribuer à un monde meilleur sont devenus évidents à travers les échanges entre ces participants et nous nous sommes tous sentis ressourcés et pleins d’espoir quant au fait que chacun de nous, à notre échelle, peut faire une différence.
C’était aussi une première collaboration pour Unity Foundation et EBU qui, nous l’espérons, continuera dans les années à venir !