L’importance cruciale du développement de l’agriculture locale, en particulier dans le contexte de la pandémie, a également été soulignée par Karine Paris, coordinatrice Urban Gardening du CELL :
« Pour nous, un jardin communautaire est un jardin où tout est partagé : la réflexion sur le design, la planification des cultures, les modes de production, les décisions et les récoltes. L’une des raisons pour lesquelles les gens se lancent dans des jardins communautaires est ce que j’appelle le sens de la communauté, ce besoin de partage, de solidarité, de lien social. Il y a aussi ce besoin de reprendre contact avec la nature car il y a un sentiment de forte déconnexion, de perte de connaissance et de savoirs… Avec la pandémie, alors que certains jardins pouvaient souffrir d’un manque de personnes intéressées par le jardinage, non seulement le jardin est devenu le lieu où on pouvait sortir et avoir un espace de vie en dehors des maisons, mais en plus, ce qui a été frappant pour la plupart des gens était de voir, alors que nous vivons dans un pays d’opulence, que nos supermarchés étaient vides. La fragilité des systèmes alimentaires s’est manifestée et cela a été un déclencheur dans la tête de certaines personnes qui se disent qu’elles veulent se réapproprier les cycles de production et donc renforcer leur résilience. »
Comme souligné par Joseph Lample, cette résilience se manifeste quand les communautés apprennent à devenir protagonistes de leur propre développement et à se libérer « d’une attitude de dépendance à l’égard de modèles préétablis— l’attente que l’on m’apporte quelque chose et que je le mette en œuvre tel quel, sans trop réfléchir à ce qui doit être adapté, ou si cela a un sens pour ma réalité » :
« L’expérience de la pandémie nous a appris que la raison pour laquelle nos activités agricoles ont continué à prospérer pendant la pandémie est que le programme est flexible et qu’il met l’accent sur la génération, l’application et la diffusion des connaissances au niveau local. Nous aidons les gens à prendre conscience du fait qu’ils peuvent eux-mêmes relever certains des défis auxquels ils sont confrontés. Mais il ne s’agit pas de leur dire de relever ces défis en inventant des plans tout seuls ; ils s’engagent et apprennent à aborder les choses de manière scientifique, à réfléchir à leurs besoins et à leur bien-être à travers ce qu’ils étudient, à travailler avec d’autres membres de leur communauté et à concevoir leurs propres plans pour répondre aux besoins et aux défis auxquels ils sont confrontés dans leur communauté. »
Pour entendre des exemples de la façon dont cela prend forme et bien plus, vous pouvez écouter ou réécouter la conférence ici.
Un grand merci aux intervenants pour leurs présentations riches et à tous les participants pour leur présence ! Restez connectés pour être informés des prochaines conférences de cette série sur des sujets tout aussi passionnants !